Stefano Valentini. Que dire sur moi ? Déja, je dirais que la première chose à savoir est que j'ai déja rencontré l'amour de ma vie. Ma muse, ma seule raison de vivre. L'art. Avec un grand A. Ah, ce n'est pas maintenant que je dois vous parler de ceci ? L'on doit parler du caractère, à ce que je vois. Alors non, je ne me suis pas trompé.

Avant que je n'ouvre les yeux, j'étais quelqu'un comme vous. terne, sans réel but, à voir passer mes jours insignifiants les uns après les autres avec ce même goût amer. Sans but, sans motivation. L'on ne pouvait pas dire que j'avais réellement de la personnalité, voyez-vous. Aucune forme de caractère. Je me contentais de " vivre."

Mais depuis le jour de ma Renaissance, je m'apprends de jour en jour. Je suis quelqu'un de très passionné, prêt à tout pour obtenir ce qu'il veut, quitte à dépasser bon nombre de fois la barrière du " correct. " Le meurtre par exemple. Rien ne me fait plus vivre avec un grand V qu'une somptueuse photo. Qu'une fabuleuse pose d'un homme à deux doigts de perdre la vie. C'est la chose la plus magnifique et excitante au monde, que de voir dans les yeux d'un homme sa vie disparaître. Et ce bouquet de chair et de sang ... Du grand art. Seulement ceci me fait frissonner.
Apart mes " penchants meurtriers", je suis quelqu'un de calme, de prime abord. Charismatique, sachant hypnotiser mes futures proies seulement avec mon regard ou bien mes mots.

Oui, certes, j'ai parfois tendance à avoir des " pulsions". Mais que voulez-vous. Chacun a ses défauts. Mes pulsions font naître l'art. Alors dans ce cas, peut-on réellement parler de défaut ... ?

Attention. Je sais ce à quoi vous vous attendez. Le bon vieux cliché de l'enfance désastreuse du psychopathe en puissance. Vous vous trompez, je peux vous l'assurer.
Venons en à mes débuts, voulez-vous bien ? Et vous verrez par vous même qu'il n'y a pas d'histoire de chat écorché, ou encore de parents abusifs.

Non, mes parents étaient tout ce qu'il y a de plus ennuyeux. Métro boulot dodo ... Ils avaient leur routine. Des parents cliché, si vous préférez.

Leur journée typique : Ils se levaient, prenaient une douche, déjeunaient, allaient au travail et revenaient. Veillaient à ce que leur petit Stefano ait bien fait ses devoirs d'école et allaient se coucher après un film. Ennuyeux, je vous avais prévenu ... Ils ont fini par se donner la mort quand ils se sont rendus compte qu'ils n'étaient pas ... particulièrement fan de ma vision artistique. Je n'ai pas assisté à l'enterrement. Pourquoi perdre du temps pour des gens qui ne respectent pas mon art ? Donc, bon, la partie famille s'arrête ici.

Mon enfance autour de cette famille des plus banales était donc morne et insipide. De bonnes notes à l'école, pas d'observation négative de la part des professeurs. Je me contentais d'y aller et de suivre les jours qui passaient, en faisant semblant de m'intéresser alors que leurs cours ne m'intéressaient guère. Mais bon, il fallait bien passer par la case école. Lorsque j'ai été majeur, j'ai enfin pu décider un peu du chemin que voulait prendre ma vie; Je voulais faire des clichés. Capturer des instants de vie qui paraîtraient peut être moins ternes sur la pellicule. Donc je me suis lancé dans le journalisme. je prenais des photos pour des articles. J'étais là quand le monde s'est écroulé, que les cadavres envahissaient les rues. Je les prenais en photo également. Un cadavre après l'autre, un membre perdu dans la ruelle après l'autre. ET puis un jour ... Une jeune femme. Encore en vie, du sang partout sur son visage. tenant un bébé. Je l'entendais pleurer, collé à la poitrine de sa mère quasiment morte, peinant à respirer. Elle demandait de l'aide. Je m'étais donc approché.

Attendez ! N'allez pas croire que je lui portais secours ! Non, je m'étais approché avec mon fidèle appareil photo à la main. Prêt à capturer sa vie et sa mort en un instant. Elle pleurait, me regardant, ses larmes se mélangeant à son sang. Et soudain, au fond de moi, une chaleur encore méconnue. Une fureur, une passion dévorante me poussait à prendre ne photo cette femme mourante. La laisser mourir au nom de l'Art Elle était tellement magnifique ... J'allais prendre la photo mais son bébé ne cessait de me déconcentrer avec ses pleurs. Une photo n'a pas besoin de son ... J'ai déposé mon appareil. Et me suis approché du rejeton, et l'ai enlevé aux bras fragiles de sa mère. L'ai jeté au loin s'écraser contre le pavé. Plus aucun son. La paix. Seulement les pleurs de la femme à qui l'ont avait enlevé son petit. Elle ne comprenait pas ...

Ma fureur s'est faite plus grande. Sur moi, j'avais toujours ce couteau de chasse, au cas où. Je l'ai sorti de ma ceinture et l'ai égorgée.
Encore plus de sang. Encore plus de larme. Elle était ... somptueuse. Mon premier vrai cliché. De là est né Stefano Valentini.

Oh mais je me rends compte que mon histoire était bien longue. Donc pour finir, sachez juste que cette jeune femme était l'une des nombreuses photos que j'ai faites par la suite. Et donc des nombreux meurtres ...

Nous sommes en 2019. Mon nom est su de tous, il se chuchote au bout des lèvres. Avec peur, avec terreur. L'on ne peut attraper un murmure pour le mettre en prison. Je cours partout, je tue, je capture. Mais les policiers, eux, ne me captureront jamais. L'Art doit vivre. Et il vivra.

" Stefano ? Mon garçon ... ? "

La voix hésitante de ma mère au téléphone. Tout en levant les yeux au ciel, je lui réponds.

" Oui ? Je suis un peu occupé, là. Ma cliente attend que je la prenne en photo ! " réponds-je en déposant le téléphone sur le meuble à coté, tout en déclenchant le haut parleur pour pouvoir entendre la voix nasillarde de ma mère pendant mon travail.

" J'ai lu un article ce matin ... Je crois qu'il parlait de toi... J'aimerais bien qu'on en parle. Ton père et moi sommes inquiets.

- Eh bien quoi ? Oui, certes, c'est peut être moi. Tu n'es pas fier que j'apparaisse dans le journal, c'est ça ? " réponds-je d'une voix agacée.

Je tourne mon appareil dans tous les sens  pour pouvoir obtenir le point de vue idéal pour ma photographie. Certaines poses ne sont pas simples à prendre en photo !

" Si si, mais l'on aurait aimé un autre genre d'article, voilà tout ... La photographie qui accompagne l'article est ... glauque, mon fils. C'est du faux sang, rassure moi. Ton père se fait tout un tas de scénarios. J'aimerais juste que tu le rassures. Tu as toujours été un brave garçon. Il a peur, et moi aussi ... Tu va rire, mais il croit que c'est réellement un homme à qui l'on aurait tranché la gorge et certains de ses doigts. c'est insensé, non ? " continue t-elle avec un rire nerveux.

Non, c'est bien un homme mourant. Je me souviens de cette photo. Il pleuvait, j'ai dû
apporter mon client dans une grange désaffectée pour l'allonger et ensuite lui trancher la gorge, pour qu'un ruisseau de sang entoure son corps. Ma mère n'y comprend rien. Et que dire de mon abruti de père ... ?

" Hum ... ! Hmmmm !!

- Stefano ? C'est toi ?!

- Oui, oui, je me suis cogné le pied contre un meuble ... ce n'est rien. Et, pour la photo, oui, c'est du faux sang, qu'est ce que tu vas croire ... ? Que j'aurais tué cet homme ?! Maman ... !

- Non, bien sûr, pas toi, pas mon petit Stefano... "

Sa voix se fait de plus en plus faible. Ok. Elle me croit moyennement.

Je dépose mon appareil et prend le téléphone. J'enlève le haut parleur en me tournant vers ma cliente.

" Je suis désolé, ma mère à besoin de moi, je reviens dans un instant. "

Je m'éloigne donc pour parler en privé à ma mère.

"Maman, la photo est magnifique, tu dois t'en rendre compte ! Tu n'aimes pas ce regard dans le vide de mon client ? Le néant, le ...

- Ton ... client ? "

Et après quelques bruits qui peuvent penser à des sanglots, le téléphone coupe. J'apprendrai plus tard que mes parents se seront donnés la mort en se pendant dans le salon. Mais là n'est pas le récit que je vous conte aujourd'hui. Ils sont morts, mais pas mon art. Alors dans l'ensemble, je n'ai rien perdu et leur mort n'est rien d'autre qu'une anecdote futile.

Donc, reprenons. Ma mère raccroche. Je pousse un soupir de soulagement, bien décidé à reprendre le travail.

Je reprends mon appareil, déposé près de ma cliente auparavant.

" Alors, où en étions-nous ? " dis-je d'une voix douce.

" Ah, cette pose et ce point de vue sont parfaits. Il ne manque qu'un détail cependant... "

Je m'approche de ma cliente.

" Hmmm ! Hum !!! "

Et lui assène un grand coup de batte dans le crâne. Le sang perle autour de son visage, et quelques membres de cerveau tombent ça et là autour d'elle.

" Ah, ceci est parfait. "

Zoom, verrouillage, et Click.

( Ne me dites pas que vous aviez cru que je m'étais réellement cogné le pied contre un meuble ... )

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